Diversité corporelle: mon histoire !

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Il y a quelques jours, j’ai appris que la blogueuse et auteure Julie Philippon allait bientôt parler de diversité corporelle sur son blogue. J’ai trouvé l’idée géniale! J’ai la chance d’être différente, d’avoir un corps non “conforme” selon plusieurs magazines et créateurs de mode et j’ai également ce qu’on appelle un “surplus de poids”. Un jour, j’aimerais pouvoir prouver à ma fille que la forme, la grandeur ou même la grosseur de cette enveloppe charnelle, qu’on appelle le corps, ne peut en aucun cas dicter ce qu’elle est et qui elle sera. J’ai donc décidé d’aborder le sujet sur mon blogue et de parler de diversité corporelle. Que vous soyez petit, bedonnant, gros, difforme ou autre, si vous êtes heureux ainsi, que vous aimez votre corps et que vous n’avez aucun problème de santé, je ne vois réellement pas la nécessité de se “conformer” aux standards, souvent un peu trop trompeurs de notre société. 😉

Crédit photo: Mélanie Little

En quoi le sujet de la diversité corporelle est-il important pour vous ?

Malgré mon surplus de poids, mes courbes prononcées, ma taille (je mesure quand même 6 pieds et je chausse du 12 en soulier), ma grandeur de vêtement, etc. : Je suis magnifique ! 🙂 Et j’apprends à me trouver de plus en plus belle, et ce, un peu plus à chaque jour. Au début, ce n’était pas facile d’accepter toutes ces différences, mais maintenant que j’ai vieilli, que je suis plus mature, que je sais me mettre en valeur, que j’ai appris à aimer mon corps tel qu’il est, etc., ma vie est tellement plus belle ! Vous devriez essayer. Hahaha ! Bref, parler de diversité corporelle est un sujet qui me tient à cœur, car je ne veux pas que ma fille souffre d’être trop mince, trop grosse, pas assez musclée, molle, etc. Est-ce qu’on peut arrêter de vouloir tout changer, être un peu plus réaliste dans nos publicités et être soi-même ? Arrêtons de retoucher nos vedettes – elles ont déjà la chance d’être photographiées par un photographe de grand talent, d’être maquillées par un expert et de se faire immortaliser le portrait avec la plus belle des lumières, c’est déjà beaucoup plus que le commun des mortels.

Quelle était votre relation avec votre corps… pendant l’adolescence ?

Adolescente, je me trouvais “grosse”- quelle surprise ! -, mais le plus ironique dans tout cela, c’est que je ne l’étais pas du tout : mon poids était proportionnel à ma grandeur, j’avais un IMC de rêve, je faisais attention à mon alimentation et je m’entraînais tous les jours sur mon heure de dîner à l’école! Mais comme j’étais plus grande que la plupart de mes amies et que ma génétique familiale est plutôt du type confortable, je me trouvais “grosse”. À cette époque, j’ignorais tout simplement que la taille d’un pantalon, la grandeur d’un chandail ou le chiffre sur la balance n’avait rien à voir avec ma santé – je voyais ma magnifique amie porter du “small” alors que moi je portais du “medium” et je m’imaginais “grosse”. Avec du recul, je comprends que c’est ridicule, mais à l’époque, je n’en étais pas consciente.

diversité

…au début de votre vie d’adulte ?

J’ai quitté la maison à l’âge de 18 ans pour aller habiter avec mon amoureux, l’homme de ma vie: mon mari. La même année, j’ai découvert les joies de la restauration rapide grâce à McDo, et j’ai commencé à prendre de mauvaises habitudes alimentaires. Mon trio préféré ? Un trio Big Mac avec poutine et lait frappé au chocolat – rien de moins. Vous voyez le genre ?! En moins d’un an, j’étais rendue ce qu’on appelle “obèse morbide”, toujours selon mon IMC. J’ai donc commencé à porter de plus grands vêtements, à faire des boutons, à… Disons que ce n’était pas mon époque la plus glorieuse et que mon estime de moi était à son plus bas. Mais mon mari m’aimait toujours et je “profitais” des plaisirs de la malbouffe : j’étais heureuse ! Je croyais que je l’étais… Ça a duré ainsi quelques années. Par la suite, je me suis rendu compte que j’étais malheureuse. Véritablement malheureuse. Je me devais de remédier à la situation et changer mes mauvaises habitudes. Je voulais à nouveau être moi: ni trop mince ni trop grosse. Je voulais mordre dans la vie, au lieu de mordre dans mon trio McDo. Hahaha! J’ai donc remédié à la situation: je me suis remise à bien manger, à faire du sport et à surveiller mes fringales, et ça a marché. J’étais de plus en plus mince, mais dans ma tête, il me restait encore du travail à faire, car je me voyais encore comme une “grosse”. Mon poids m’obsédait. En un peu plus de 15 mois, je suis passée de 245 lbs à 125 lbs, et devinez quoi ? Je me trouvais encore “grosse” alors que c’était tout le contraire: mon mari commençait à avoir peur pour ma santé. On en a discuté et j’ai réglé le problème pour de bon. Quelques mois après, on se mariait (enfin) après 7 ans de vie commune. Huit mois plus tard, j’étais enceinte – mon rêve de jeune fille se concrétisait. J’allais bientôt donner naissance à mon premier enfant. Le bonheur était au rendez-vous et j’étais à nouveau hors de contrôle: je ne comptais plus mes calories et je rêvais continuellement de poutines – vive les fringales de femmes enceintes et les abus.

Et maintenant ?

Quand ma fille est née, j’avais pris 20 lbs. J’étais donc 20 lbs au-dessus de mon poids santé, mais je ne m’en faisais pas trop avec tout cela – j’étais maman pour la première fois. 😀 Mon poids était le dernier de mes soucis. Dans ma tête, tout allait rentrer dans l’ordre sans trop d’efforts – comme dans les magazines. Malheureusement, ça n’a pas été le cas, les chiffres sur ma balance n’étaient pas du même avis que moi : j’ai commencé à prendre du poids. Chaque semaine, j’étais un peu plus lourde que la semaine précédente, mais ce n’était pas comparable à “avant”.

Dernièrement, je me suis reprise en main : j’ai perdu 25 lbs depuis janvier dernier, et j’en suis heureuse. Il me reste encore 25 lbs à perdre pour revenir à mon poids idéal, selon moi (et non selon mon IMC). Mais en attendant, je vis très bien avec ce petit excès de poids – mon bourrelet de bedaine et mon gras de “bye-bye” se portent très bien. Ils ne briment aucunement mon moral: je suis en paix avec mon poids/mon corps/ma balance/mon miroir et même les caméras. Je suis celle que je suis, et celle que vous voyez. Des fois, je me trouve “mamangnifique”, mais il m’arrive également de me trouver ordinaire. Surtout lorsque je suis sur le point d’avoir mes règles, que j’ai un petit bouton qui se pointe le bout du nez sur mon menton, que j’ai mal au ventre (et aux seins) et que le chocolat redevient mon meilleur ami. Mais ça, c’est NOR-MAL, donc je ne m’en fais pas trop avec cela. Pourvu que je sois en santé, que je mange bien, que je m’entraîne sur une base régulière, que je m’occupe de moi (et de mes besoins), je suis la femme la plus heureuse au monde.

Quelle partie de votre corps préférez-vous et pourquoi ?

Mes yeux ! Mes beaux petits yeux bleus. Ceux qui trahissent ma peine, mes joies, mon amusement et même mon désintéressement. Ce n’est pas super original – je sais -, mais j’ai toujours eu une attirance pour les yeux. C’est par les yeux qu’on apprend à connaître vraiment, et intimement, quelqu’un. Il ne suffit que d’un regard pour tomber amoureuse, accorder sa confiance, développer une amitié, apprendre, voyager, voir le monde, etc.

Pourquoi avoir choisi cette photo et qu’est-ce qu’elle représente pour vous ?

J’ai choisi cette photo parce que je l’adore, et que ce beau souvenir sera à jamais gravé dans ma tête – c’était le début d’une belle aventure… Mais également parce que depuis SA naissance, MON monde tourne beaucoup plus rond. Elle est le centre de ma vie, mon pilier, celle que j’aime et que j’aimerai de manière inconditionnelle toute ma vie, et au-delà. Grâce à elle, mon existence a encore plus de sens qu’avant. Grâce à elle, je sais maintenant que tout est possible – il suffit de croire en soi et de foncer. Grâce à elle, jour après jour, je deviens une meilleure personne, ou du moins, j’essaye fort fort. 😉 Grâce à elle… et à cause d’elle, je veux croire qu’un jour la société arrêtera de porter des œillères, qu’elle comprendra qu’il n’existe aucun “bon” standard et qu’on est tous, malgré nos magnifiques différences, des êtres humains à part entière, et ce, peu importe la forme de notre corps, notre orientation sexuelle, nos croyances religieuse, notre niveau d’intelligence, notre statut social, etc. 🙂

Qu’aimeriez-vous dire à la personne de votre choix : vous ado, un enfant, un adulte signifiant, un passant, etc. ?

J’aimerais dire à ma fille que son image corporelle ne sera jamais un frein à ses rêves et à ses ambitions. Que “la société” dans laquelle on vit a encore beaucoup de choses à apprendre sur la diversité, en général. Qu’elle devra sans doute travailler fort (très fort) pour aider notre société à voir les choses autrement – à voir les choses comme elles devraient l’être. Qu’elle devra apprendre à mettre en valeur ses formes (peu importe sa réalité), et de l’avant ses forces. Que sa force émotive et sa créativité aideront forcément “la cause”. Que grâce à des personnes comme elle, comme vous et comme moi, notre société aura peut-être de quoi être fière d’ici quelques années. Je rêve peut-être éveillée en ce moment, mais j’espère réellement que ce doux rêve deviendra un jour notre réalité. Que l’on soit intelligent ou niais, chauve ou luxuriant, élégant ou disgracieux, on a tous une place de choix à occuper dans notre belle et grande société.

P.S. Ma chérie, je sais que tu es encore toute petite et que tu ne comprends pas tout, mais sache que certaines paroles peuvent blesser et laisser des traces. Fais attention à ce que tu dis, et à comment tu le dis. Pense avant de parler, et réfléchis à ce que tu vas dire. Et ne laisse pas la couleur, la forme, le poids, la “différence”, etc. fermer les portes de ton cœur. Profite de la vie et de ses plaisirs. Fais confiance à ton jugement et le monde te sourira. Ne laisse pas “les autres” dicter ta manière de penser et d’aborder la différence. Reste telle que tu es – authentique -, et tout ira bien. xxx

Et vous, quelle est votre histoire?

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